Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/133

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— Mais encore ?

— Vous souvient-il, Meyrargues, de cette représentation des Tisserands à laquelle nous assistions ensemble l’an dernier ?

— Comme d’hier.

— J’aimais ces révoltés pour leur inconscience et leur exaspération ; je les aimais pour leur vindicte et leur désespoir, et non parce qu’ils étaient des sages. Ah ! la jouissance de celui à qui on a pris sa petite maison le jour qu’il peut saccager la maison du riche !

— Et qu’est-ce que cela prouve ?

— C’est que les passions doivent être acceptées comme telles, comme des forces irréductibles. Il serait fou d’essayer de les plier à nos systèmes. Elles l’emporteront toujours sur nos raisons, car elles sont vivantes, et la logique souvent n’est qu’une chose trop simple. Mais laissons cela, nous parlions théâtre.

— Vous étiez donc chez Antoine le soir d’Hannele Mattern. Cela ne vaut pas Les Tisserands, dit-on ?

— Autre genre.

— Quel est l’argument de la pièce ? demanda