Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/148

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de nihilisme comme on épingle un œillet. À propos de telles propagandes, la beauté de l’intention fut exaltée ; on radouba des métaphores ; Tailhade eut un mot fameux ; enfin la contagion prit des proportions telles que le sceptique Magnard crut devoir s’élever dans Le Figaro contre la « vaillantolâtrie ».

Meyrargues suivait ce mouvement avec une attention d’historien ; il en notait les phases et se demandait jusqu’où la moralité commune en serait influencée. Non sans sourire, il avait vu des économistes orthodoxes affirmer soudain, comme touchés de la grâce, l’urgence des « justes réformes trop longtemps attendues par la démocratie souffrante ». La question sociale commençait à exister ; des catholiques pensaient à l’Évangile ; sous les nuages lourds d’orage, la charité et la philanthropie dressaient des paratonnerres.

— L’heureux tapage, concluait Meyrargues.

— Que de choses dans une cantine de poudre chloratée ! constatait Robert.

Et les chroniques se succédaient : l’économie, la politique, la morale, voire la statistique,