Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/156

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— C’est bien banal ce que vous allez faire là. Ne savez-vous pas que tous les élèves, les admirateurs et les amis célibataires de papa, de vingt à soixante, ont eu la même idée — comme par hasard. Quinze jours après leur entrée dans la maison, ils se croient tenus à cette formalité. Ne vous inscrivez pas à la suite ; il me faudrait vous comparer aux autres — et je ne veux pas. Officiellement refusé, vous feriez peut-être comme eux, vous ne reviendriez plus à la maison, vous espaceriez vos visites, et maman dirait encore que je fais le désert autour de papa, comme si c’était ma faute.

— Dites-moi vos raisons.

— Il vous faut des raisons, petit fou. La meilleure, c’est que vous me plaisez comme camarade et pour votre caractère, mais pas comme mari — ah ! mais non !  — et que d’ailleurs l’état conjugal n’a pour moi aucun attrait. J’aimais à penser que, sur ce point du moins, nous avions les mêmes idées. Chez moi, ce n’est qu’un sentiment ; chez vous, c’était une théorie. Peut-on savoir pourquoi vous lâchez vos principes ?