Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/179

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— L’atmosphère spéciale dans laquelle vous avez grandi vous a fait du mal. Vous ne voyez pas, vous ne voulez pas voir la vie comme tout le monde.

— Merci du compliment !

— Je veux dire que vous vous placez sur la limite des conditions vitales.

— Le plus beau sentier n’est-il pas celui qui borde l’abîme ?… Mais vous sembliez dire que l’exemple de mon père aurait eu pour moi quelque chose de pernicieux… Pourquoi dites-vous cela ?… Oui, son labeur stérile… Mais j’en suis fière comme d’une richesse de race ; c’est pour moi qu’il a travaillé.

— À la recherche de l’absolu.

— Rien de plus réel que notre petit bien… Nous vivons, nous savons où nous raccrocher dans les heures douteuses.

— Je l’entends… Enfin, la musique vous a prise et vous l’aimez…

— Jusqu’à la souffrance. Je m’exprime mal, peut-être, mais il me semble, voyez-vous, que c’est l’histoire du cœur. — Ce cœur, enfant, vous l’ignorez, osez donc l’apprendre.