Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/202

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Il craignait la présence de sa maîtresse et la désirait. Toujours cette perpétuelle indécision, cette fièvre d’action atténuée en caresses, en raisons, en écritures ! Encore une fois, au moment de se tenir parole et d’être l’homme qu’il avait déterminé, l’homme nécessaire, il s’égarait en rôderies, en mollesses, en appétits : il se rappelait le pas de Mariette dans l’escalier, ce rythme qui l’inclinait vers la porte de la chambre, l’attirance de cette jeune force, ces jambes heureuses d’aller vers lui, ce cœur battant…

Et que pouvait-il opposer à ce trouble ? Rien, sa méchante humeur ou des paroles de Bakounine sur les devoirs du révolutionnaire.

Il avait voulu être seul, être libre… Et cela avait duré cinq jours.

Il n’avait pas écrit à Mariette ; à la vérité, il ne l’avait pas appelée ; mais, quand elle serait là, il n’aurait plus la force de l’éloigner, pas même de la questionner ; il s’apaiserait à son contact et s’humaniserait… Viendrait-elle ?

Cependant la porte vitrée du vestibule avait battu, la rampe lisse frémissait sous une main forte, un pas s’assourdissait au feutre du tapis qui garnissait l’escalier jusqu’au troisième, un