Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/210

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— Continue.

— Enfin, je ne me doutais de rien. J’étais au coin de la rue de Rome, contre la grille, quand le coup partit.

— L’explosion ?

— Oui.

— À-t-elle été forte ?

— Un coup de canon étouffé. Je me porte vivement du côté du bruit. Il y avait du monde aux terrasses des cafés, car le soir était doux, un soir de mai…

— Ils avaient le trac, hein ?

— Les consommateurs ? Mais non, ils gesticulaient, ils blaguaient ; l’un disait : « C’est un ingénieur de la Compagnie qui s’est suicidé » ; un autre : « C’est un soldat de la Pépinière qui s’est logé une balle dans la peau » ; un troisième : « C’est un tonneau de chez Richer qui vient de sauter ! »

— Les brutes !

— Mais je n’ai pas eu le temps d’en entendre bien long, car tout de suite, moins d’une minute après le pétard, je vois un petit blondin qui fonçait droit de mon côté au pas de course. Tout d’abord, je ne l’ai pas reconnu. Des