Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/213

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remarqua Robert. Et il ne lut pas plus avant.

Mais Brandal n’était pas au bout de son récit.

— Ensuite, ensuite, qu’as-tu fait ?

— D’abord je ne demandais que mon lit, car j’étais brisé. Comprends-tu cela, moi qui n’avais rien fait ?

— Eh ! la meute t’avait bousculé, ou bien… toi aussi, tu te sentais responsable…

— Pas du tout. Chacun agit suivant son tempérament.

— … Solidaire, si tu préfères.

— C’est-à-dire… Enfin, tu as peut-être raison. Quoi qu’il en soit je dormis mal ; j’avais toujours devant les yeux cette chasse à l’homme, et dans les oreilles ces cris.

» Les papiers étaient sur ma table ; je les ai lus, relus, et j’ai fini par comprendre pourquoi le camarade avait tenu à s’en débarrasser.

— Pour ne compromettre personne.

— Il n’avait qu’à ne pas les emporter.

— Avait-il l’intention d’agir ce soir-là ? Il sortait peut-être pour voir, pour s’entraîner,