Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Oui, Germinal. Souvarine y dit des choses !

— Des citations de Bakounine.

— Zola a l’air de les entendre ; elles sont bien en situation. Et puis le cadre : ce pays minier, ce monde noir, ces brasiers comme des cratères, ces eaux souterraines, ces infiltrations menaçantes, et l’énergie du charbon dans les âmes donnantes ! enfin, dans un décor tragique, le poème de la grève avec sa catastrophe. Dites donc ! il y a un sale type qui nous observe de l’autre côté du pont, vous savez ?

— Mon inspecteur, un pauvre bougre, très enrhumé.

— Il ne vous gêne pas ?

— Non. Tenez, nous allons remonter le boulevard ; il tiendra ses distances ; il est stylé. La semaine dernière il s’excusa près de moi de sa surveillance : « On se trompe sur votre compte », m’a-t-il dit.

— Et vous lui avez parlé ?

— Pourquoi pas ? Je lui ai même offert un cigare.

— Vous n’êtes pas dégoûté.

— Mais voyons, Robert, c’est un pauvre