Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/257

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—  Attention  ! nous arrivons. La descente en bon ordre, pas de faux mouvements.

—  C’est tout de même vexant, dit Brandal, de perdre tant de bonne marchandise quand le monument de Gambette se dresse là, à deux pas de nous.

—  Tu verses dans l’édilité.

—  Non, pas de blagues  ! dit Mariette. Laissez le tribun tranquille… puisqu’ils l’aiment comme ça, cet homme. Sur le quai, ils renvoyèrent l’Urbaine.

—  Ah, mon pauvre mois de mai  ! soupira le cocher jovial, en rajustant sa pèlerine.

Brandal entra seul au bureau des omnibus et demanda trois numéros pour Sèvres.

—  Plus de tramways pour Sèvres.

—  Merci, monsieur.

—  Trop poli, grommela l’employé.

Il commençait à pleuvoir et Mariette portait des souliers découverts. Ils stationnèrent quelques instants au bord du trottoir, irrésolus. Sur le pont des Saints-Pères le dernier omnibus de Clichy, un gros coffre blanc, s’avançait déhanché, pansu, bondé comme une patache jusqu’à l’impériale  ; à la lueur des lampadaires,