Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/264

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Il en éprouvait un sentiment humilié. Au contact de sa maîtresse, à sa tiédeur, au glissement de sa chair lisse, l’affinité animale, abolie une minute, rentrait en lui, l’imprégnait… Il savait comment cela finirait —  il n’en était pas plus fier.

Ils se dirigèrent vers une taverne de la rue Richelieu qu’ils connaissaient —  boiseries soignées et verroteries  — pour s’alourdir un peu, après l’exaltation, devant des pintes écumantes. Le lit viendrait ensuite, et puis la tristesse.

Au sortir du Carrousel, ils croisèrent un terrassier obstiné et zigzaguant qui, réjoui par leur vue, se mit à fredonner d’une voix tarée des obscénités sur l’air de « Fanfan-la-Tulipe  ». Mariette en rit franchement  :

—  Crois-tu qu’il se fait de la bile  ? Il est saoul… il est heureux.

Sous les arcades, à la sortie de la Comédie, des groupes piétinaient en l’attente des coupés et des fiacres trop lents embarrassés dans un défilé verni.

C’était une jolie foule, un peu gauche et sautillante, empanachée dans son ensemble,