Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/265

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avec quelques traits d’un dessin exact, un mouvement d’épaule, un geste de coude, un salut de tête et des allures seyantes  ; des paquetages gaufrés, des mantelets tirés sur des décolletages aigus, des pelisses en cloche sur le battant des petons, des pardessus anguleux, des favoris houppes, des coiffures vaporeuses avec de petites capotes crêtées d’un velours, flammées d’une aigrette, et qui faisaient penser à des têtes d’oiseaux  ; la mousse du dernier flot parisien  ; un monde amusant, sensible à son heure, et toujours bavard, émoustillé, fouetté, rajeuni de s’être épinglé aux scènes de Pailleron, baigné dans de la prose chauffée et dans des baignoires.

L’affiche du théâtre, sous le cadre grillagé, portait en lettres grasses, hypnotiques, le titre de la pièce nouvelle, Cabotins, qui s’annonçait en succès encore qu’on trouvât cela bien facile et factice, avec des intentions satiriques comme chez Guignol.

Ils ne connaissaient personne dans cette foule et n’en recevaient qu’une sensation d’isolement assez tonique en la circonstance. Ils ne désiraient pas s’y mêler. Brandal, amusé à