Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/281

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notre influence, à la croire nécessaire — comprenez-vous ? Il ne nous déplairait pas de corriger une destinée… comme vous dites. Mais dans la circonstance, j’en conviens, c’eût été ridicule. Il est encore si jeune… et si abstrait, presque perdu : c’est effrayant ! Ce que j’espérais était impossible… J’aurais voulu être avec lui comme une sœur, le raisonner, le ramener… Vous ne l’avez jamais grondé, Meyrargues… Vous auriez dû le faire. Il me semble qu’il avait besoin de nous, que sa volonté farouche pouvait être adoucie. Mais peut-être me suis-je trompée, conclut-elle plus lointaine.

Il ne répondait rien, baissait la tête, apprenait à connaître celle dont il avait voulu faire sa femme et se voyait pauvre devant elle.

— En tout cas, reprit-elle, il n’aura pas su combien je le plaignais… sans pouvoir le lui dire ; il aura cherché son remède ailleurs, et d’autres liens plus puissants que mes remontrances…

— Détrompez-vous : il doit se sauver tout seul. Il le peut.

— Je voudrais le croire. Mais encore faut-il