Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/282

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que notre abstention à son égard soit efficace et bonne. Si nous ne pouvons prétendre à le consoler du deuil universel, je voudrais, mon cher Meyrargues, puisque nous l’aimons tous deux, que notre amitié lui épargnât du moins tout sujet de nous en vouloir à nous aussi… et qu’il ne fût pas malheureux enfin par notre faute.

— Je vous comprends, dit-il, blessé du reproche. Mais connaissez-vous si mal notre ami que vous puissiez croire que le bonheur des autres lui soit jamais un sujet de peine ?

Sans prendre garde à la subtilité qu’il lui opposait, elle voulut atténuer sa première franchise :

— Ne trouvez-vous pas que nous discutons comme deux médecins, près du lit d’un malade ?

— C’est bien cela : une question d’hygiène morale nous divise et vous me reprochez mes procédés.

— Non, votre jalousie professionnelle. Ils se sourirent moins hostiles.

— Nous différons de méthode… Mais, croyez-vous que je n’ai rien fait pour lui ?

— Oh, je sais que vous l’avez soumis à