Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/285

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ai qu’une. J’ai marché vers mon bonheur, j’ai tracé mon chemin vers vous. Me serai-je trompé ? Laure, vous me le direz un jour.

— Je ne sais ce qu’il en sera… pour l’instant, je ne dois pas encourager vos espérances, je ne peux pas m’associer à vos projets.

— Mais je n’ai projeté que notre bonheur, je ne veux que notre vie.

— La nôtre, exclusivement ? Ce serait un beau train luxueux ; nous pourrions ajouter un coupé à la file qui descend du bois ! Mais il y a devant nous quelques obstacles — nous en convenions —et je ne voudrais écraser personne. Vous allez dire que j’ai des idées effarouchées, des nerfs et des inconséquences, car enfin il faut toujours écraser quelqu’un…

— Non, mais je surprends en vous des expressions qui me heurtent, une tournure d’esprit qui me charme et me blesse, des jugements fiers, mais qui peuvent aussi vous abuser sur la réalité. Comme tout cela est en réalité plus simple, moins difficile, plus docile au cours du temps ! Enfin, nous verrons… En attendant, laissez-moi la certitude de votre amitié.

— C’est ce que nous disions.