Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/286

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Laure ne voulut point insister. La conduite de Meyrargues lui paraissait assez ambiguë ; elle ne se sentait pas entraînée vers lui ; mais avec la moindre complaisance elle pouvait lui reconnaître des intentions flatteuses et du tact.

— Vous parliez des lettres que Robert vous a envoyées et qui ne contiennent, disiez-vous, que des notations… Serais-je trop indiscrète en vous demandant de me les communiquer ? seriez-vous assez mon ami pour le faire ?

Et, sans attendre la réponse de Meyrargues, elle ajouta en réciprocité gentille :

— J’ai reçu moi-même un billet de Robert, écrit le soir de son départ, un billet élogieux pour vous. Tenez, le voici. Elle prit le feuillet dans sa partition et le lui tendit :


« Paris, ce 19 février.

« Laure, quand vous reverrai-je ?… Notre Meyrargues m’a chargé d’une commission agréable pour les grévistes de Toulon : je dois leur remettre mille francs de sa part. Il est si généreux, si bon, malgré son apparent dédain. Pour oublier mes peines, je leur porterai