Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/288

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— N’oubliez pas de me porter ses lettres.

— Vous les aurez ce soir. Vous y trouverez de la couleur.

— Et du sentiment ?

— Peu.

— Il a laissé cela à Paris ?

— L’auriez-vous pris pour un sentimental ?… Mais non, un volontaire, un croyant, un fanatique à ses heures.

— Un impatient plutôt.

— Il aurait été au crime comme d’autres au martyre.

— Alors ?

— Je crois que l’occasion lui a manqué — et qu’il en souffre.

— J’ai une autre idée de lui : il cherche, il rôde autour de son destin ; il ne se connaît pas encore ; il faudrait qu’il pût vieillir.

— Nous nous penchons sur lui comme sur un puits mystérieux.

— N’est-ce pas qu’il est attirant ?

— Si loin de la vie et si près de vous, Laure ! cela me tourmente.

— Et c’est pourquoi vous l’avez éloigné. Du moins ne l’avez-vous pas laissé partir seul ?