Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/289

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Il est parti seul.

— Imprudent. Et cette personne ?

— Vous m’en demandez trop. Brandal vous renseignera mieux que moi.

— Une dernière question, permise, celle-là, je pense : Quelle idée vous faites-vous donc des anarchistes pour qu’ils vous intéressent ? Car je vois maintenant que vous ne partagez aucune de leurs espérances et pas même leurs théories de révolte.

— Je les considère comme des ferments. Ils serviront à transformer la masse ; ils seront le levain d’une autre pâte populaire moins lourde.

Un silence.

Ils sentirent à leurs coudes l’impression de la foule ; les promeneurs qu’ils croisaient leur fournirent des réflexions.

Laure aimait surtout les enfants ; leurs yeux la consolaient, disait-elle, par leur sainte innocence.

Ils passaient rosés et blonds, attifés et souriants, tenus à la main, libres ou voitures sur le bitume ensoleillé. Et c’était un petit monde d’avenir.

— Oh, ce n’est pas encore la société future !