Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Encore aujourd’hui ?

— Je crois bien ! Écoutez donc : quand Lecomte se présenta pour la première fois aux électeurs, Vaillant, bon travailleur et blanquiste, ignorant encore de toute cosmographie, faisait partie de son comité. À cette époque, notre révolutionnaire plaçait des cafés et, au cours de sa tournée, chez les débitants, il patronnait chaudement « ce brave Lecomte, qui saurait défendre l’ouvrier ». La chose était notoire ; on l’ébruite aujourd’hui ; une petite feuille de quartier, où le concurrent blackboulé a des intérêts, réclame la démission de Lecomte ; bref, notre député, qui n’a pas été touché par l’engin de Vaillant, pourrait l’être par un choc en retour et craint de sauter au renouvellement de son mandat.

— Très amusant.

Ils étaient à la porte Saint-Denis et stationnaient sur le refuge. Meyrargues héla un fiacre :

— Accompagnez-moi jusqu’à la Madeleine ?

— Impossible. J’ai une commission pour Chatel, un article de Merlino à lui remettre.

— Vous le trouverez au Coq d’Or.