Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/300

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Alors elle revenait à Meyrargues, l’appréciait à sa valeur, le détestait avec trop d’insistance : moins scrupuleux celui-là, plus politique, sans préjugés et vraiment adroit, disant les choses et les voulant, hardi, de cette audace que donnent l’argent et l’expérience, peut-être sincère — un homme.

Qu’elle était heureuse et fière de penser que jamais elle ne serait à lui, malgré sa fortune, son nom, ses talents ! Ces avantages la flattaient pourtant.

Mais qu’avait-elle besoin de l’opposer à Robert ? Ni l’un, ni l’autre. Elle ne les diviserait pas en se prononçant, malgré ses préférences secrètes.


Les mille réflexions de sa veillée de conscience palpitaient, stériles, dans le silence de la chambre — une chambre sévère, presque monacale, sans autre luxe que le lit de cuivre et le miroir de métal ajouré. La petite lampe fanfreluchée épandait sur les couvertures sa flamme filtrée d’un satin vert, et l’huile s’y consumait avec un rongement imperceptible d’insecte.

Elle reprit la brève correspondance et la relut,