Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/319

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que j’essaye des voyages. J’ai gagné des sommes au jeu. Je vous renvoie ce que vous m’aviez avancé.

« Le philosophe russe m’a guéri d’une agitation douloureuse qui était encore de l’espérance ; j’ai pénétré un peu plus profondément en moi-même : je ne souffre plus. Il a des mots qui cautérisent. Avant lui, Stirner avait dit la lutte de l’homme libre contre les libérateurs de l’humanité ; mais il n’a pas cette effusion personnelle.

« Herzen fut vraiment un homme admirable, le représentant des plus nobles énergies et de la pensée la plus affranchie, avec un charme, une élégance, un style à lui particulier, qui affaiblissent l’écriture de ceux qui l’ont suivi. J’aime à penser qu’il a respiré cette atmosphère de Nice : l’odeur des fleurs et de la mort.


« 16 mars.

« Vous m’aviez recommandé le jardin de Cimiez pour ses aras, ses rosés et ses fauves ; j’y suis allé et j’en rapporte un éblouissement, non tant du jardin, trop bizarre et bazar, que de l’horizon découvert au long de la montée :