Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/322

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par la ponce de la critique solitaire. Quelles empreintes nouvelles s’y graveraient ? quelle doctrine ? Au christianisme ostensible du monde, quelle formule opposer, qui ne fût point un drapeau de combat ? Pas même l’individualisme d’un Meyrargues, instinctivement hostile, à sa manière apitoyée, et pas même le trop vieux stoïcisme insuffisant à son besoin de souffrir. Alors il attendait, se retirait en lui-même, mûrissait sa transformation dernière, et recevait d’un cœur simple les reflets de nature.

Nice le retenait, le berçait, l’imprégnait d’une sérénité solaire.

Beau pays où l’âme se dilate pour retomber à ses tristesses ! Il y avait la sensation et le spectacle d’une foule venue là vers sa fin, y apportant ses maladies et ses faiblesses. Les express y touchaient de tous les points du monde à la première station de l’Orient. Les privilégiés, les désespérés, les amants et les phtisiques y versaient comme dans une cité sainte, en quelque Béna-rès où la mort même est un salut. Oh, ces pèlerinages vers le soleil ! la médecine abdiquant réclamant le miracle ! Et combien la foi y contribuait