Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/331

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

exemple un suffisant dédain. Celui-là avait vu qu’il n’y a personne ; las de crier dans le désert et sentant bien que le peuple n’est pas prêt, mal résigné aux pédagogies, il s’était tu après les paroles définitives. Mais il avait attendu ?… Oui, parce qu’il ne faut pas trop s’avancer dans la vie pour pouvoir en sortir. Cependant il avait renoncé à souffrir et à se fâcher ; par pudeur il n’avait pas voulu être un éternel homme public, « car, à la longue, il entre dans cette manière beaucoup de cabotinage, et parce que, dans les rôles tragiques longtemps soutenus, perce à la fin une certaine lâcheté ». Son esprit critique avait eu des exigences.

« Par peur de connaître la vérité, disait-il, tu préféreras peut-être la souffrance à l’examen ; la souffrance distrait, occupe, console… oui, console et surtout, comme toute occupation, elle empêche l’homme de pénétrer profondément dans la vie. »

Robert lisait encore, sous les pins, les yeux caressés de la lumière marine par-delà les îles et les promontoires, la conscience fouillée :

« Dès que l’homme veut s’affranchir il commence