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Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/38

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Robert complaisant lui passa les feuilles.

Le vieillard se mit à lire, mais il ne pouvait fixer son attention ; il allait de la première page à la troisième, quittait les faits-divers pour les annonces et semblait s’intéresser surtout à la mise en page.

— Ce sacré… et il grommela un nom de poète bucolique — quel cochon !

Il lampa son apéritif et son regard rencontrant celui de Robert il se vit obligé à quelques mots :

— Je vous demande bien pardon, monsieur, mais vous ne me ferez jamais admettre que des gens de talent s’abaissent à écrire des saloperies pareilles.

— Il faut bien vivre, remarqua Robert.

— Vous venez de dire le mot, mais… ce n’est pas nécessaire. Robert feignit une violente surprise :

— Vous dites qu’il n’est pas nécessaire de vivre ?

Ils s’observaient, prêts l’un et l’autre à éluder la conversation par quelque sottise bien assénée. Le vieillard se risqua débonnaire, fin, petit rentier :