Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/39

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— Monsieur, je pourrais être votre père… mais vous êtes sans doute plus pratique que moi. Les vieux, vous avez dû le remarquer, sont souvent de vieilles bêtes.

Robert esquissa un geste dubitatif.

— Ne dites pas non. Mon empressement à rechercher dans ce journal la rubrique littéraire a dû vous inspirer la plus fâcheuse opinion de moi. M’auriez-vous pris pour un sous-chef de bureau ?

Robert protesta, et le vieillard convint de bonne grâce que sa redingote n’autorisait pas la supposition.

— Si vous me connaissiez, vous vous demanderiez pourquoi je suis ici, sept heures sonnées, le soir du 5 janvier, à la brasserie du Coq d’Or.

Robert prévit des confessions et, par instinct de défense, demanda l’heure au cadran de la brasserie.

— Non, monsieur, je ne vous raconterai pas mon histoire, et ne vous mettez point en peine de l’imaginer : je suis venu ici tout simplement pour y prendre l’apéritif. Qu’est-ce que vous prenez ?