Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/40

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Robert s’excusa de n’accepter rien.

— Vous ne buvez pas encore, monsieur, c’est fort bien, mais vous boirez, à moins que… enfin, très probablement. N’allez pas en conclure… non ! j’ai ce soir besoin de parler parce que voilà huit jours que je n’ai mis le pied dehors, à cause des fêtes — vous comprenez ?

— Je comprends cela.

— Monsieur, je suis musicien. Robert s’était résigné.

— J’ai écrit un opéra en cinq actes, et le livret bien entendu.

— Qui s’appelle ?

— Qu’importe ! Mélusine, si vous y tenez. Cet ouvrage-là ne sera jamais représenté.

— Pourquoi ?

— Parce que je ne veux pas qu’on se foute de moi. Robert ne put s’empêcher de sourire.

— On a conspué Wagner, bafoué Berlioz, continua le vieillard, on ne se moquera pas de moi. Et puis… je ne serai pas si charitable qu’eux.

Robert regarda son interlocuteur. Celui-ci se justifia.