été fâché du mot. Je me le rappelle, le soir qu’il vint ici, comme je disais : il avait alors quarante-sept ans et me parlait de cet âge où après les hésitations, les amertumes de l’adolescence et les rêves, on découvre la vie, le plaisir, l’ambition, où l’on trouve satisfaction aux spectacles du monde.
— Il disait cela ?
— J’en étais certaine.
— Cependant il avait été un révolutionnaire ardent, contempteur de l’ordre social, ami de Bakounine.
— Wagner était un homme complet.
— Il avait l’âme collective des auteurs dramatiques.
— J’entends qu’il ne s’embarrassait pas des contradictions, et que, s’il rêva de bouleverser le monde…
— C’était pour se créer un public.
— Parfaitement. Cette révolution, il l’a faite.
— Et le monde est resté le même.
— Pourquoi diable ! voulez-vous que le monde change ?
— D’ailleurs, il y a la mode, ajouta Laure.