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concours et la fatalité des circonstances vous entraîneroient malgré vous ; ce que vous auriez fait pour vous y soustraire appelleroit peut-être le fléau, et ne feroit que hâter vos malheurs.

Croiroit-on que j’ai vu dans une erreur si propre à rendre les Nations victimes d’une fatale sécurité, jusqu’à ces hommes mêmes que Louis XVI avoit placés auprès de sa personne, pour l’aider à détourner les coups que la Révolution ne cessoit de lui porter ? J’ai entre les mains le mémoire d’un Ex-ministre consulté sur les causes de cette Révolution, et en particulier sur les principaux conspirateurs qu’il devoit mieux connoître, et sur le plan de la conspiration. Je l’ai vu prononcer qu’il seroit inutile de chercher, soit des hommes, soit une association d’hommes qui eussent médité la ruine de l’Autel et du Trône, ou formé aucun plan que l’on puisse appeler conjuration. Infortuné Monarque ! quand ceux-mêmes qui doivent veiller pour vous ignorent jusqu’au nom et jusqu’à l’existence de vos ennemis, de ceux de votre peuple, est-il bien étonnant que vous et votre peuple en soyez les victimes !

Appuyés sur les faits, et munis des preuvesVérités à opposer à cette première erreur. qu’on trouvera développées dans ces Mémoires, nous tiendrons un langage bien différent. Nous dirons et nous démontrerons ce qu’il importe aux peuples et aux chefs des peuples de ne pas ignorer ; nous leurs dirons : Dans cette Révolution Françoise, tout jusqu’à ses forfaits