Page:Barruel - Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme, 1803, t1.djvu/18

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les plus épouvantables, tout a été prévu, médité, combiné y résolu, statué : tout a été l’effet de la plus profonde scélératesse, puisque tout a été préparé, amené par des hommes qui avoient seuls le fil des conspirations long-temps ourdies dans des sociétés secrètes, et qui ont su choisir et hâter les momens propices aux complots. Dans ces événemens du jour, s’il existe quelques circonstances qui semblent moins l’effet des conspirations, il n’en étoit pas moins une cause et des agens secrets qui appeloient ces événemens, qui savoient profiter de ces circonstances ou bien les faire naître, et qui les dirigeoient toutes vers l’objet principal. Toutes ces circonstances ont bien pu servir de prétexte et d’occasion ; mais la grande cause de la Révolution y de ses grands forfaits, de ses grandes atrocités, en fut toujours indépendante ; cette grande cause est toute dans des complots ourdis de longue main.

En dévoilant l’objet et l’étendue de ces complots, j’aurai à dissiper une erreur plus dangereuse encore. Dans une illusion funeste il est des hommes qui ne font pas difficulté de convenir que cette Révolution Françoise a été méditée ; mais il ne craignent pas d’ajouter que dans l’intention de ses premiers auteurs elle ne devoit tendre qu’au bonheur et à la régénération des Empires ; que si de grands malheurs sont venus se mêler à leurs projets, c’est qu’ils ont trouvé de grands obstacles ; c’est qu’on ne régé-