Page:Barry - Chroniques du lundi, 1900.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il me fut aisé de juger de quel côté penchait ses sympathies.

Au premier succès des Capitals, sa figure exprima la désolation la plus sincère ; nerveusement, elle mordillait de ses dents nacrées le petit mouchoir de dentelle qu’elle tenait à sa main, et, parfois, je l’entendais murmurer d’une voix entrecoupée :

— Oh ! Jack, oh ! my poor Jack !

Sur sa figure, je pouvais lire toutes les péripéties de la lutte. Les défaites et les triomphes changeaient cette physionomie mobile et la rendaient expressive comme un livre ouvert.

Tantôt, elle frappait ses jolies mains l’une contre l’autre, tantôt elle agitait son mouchoir bien haut au bout de son bras, tandis que toute sa figure resplendissait de joie et d’orgueil.

Puis, quand les Shamrocks faiblissaient, ses sourcils se fronçaient, son frais visage prenait des contractions douloureuses et l’émotion la plus vive la faisait trembler comme une feuille.

Enfin, le sort et la valeur décidèrent en faveur de nos vaillants champions, et des cris de victoire sonnèrent la fanfare triomphale.

L’enthousiasme était à son apogée et tenait presque de la frénésie.

Comme ça sent bon la victoire ! et comme son parfum délicieux grise et enflamme mieux que la plus pure ambroisie !

Durant l’excitation des derniers instants, j’avais oublié mon intéressante voisine. Après avoir payé aux combattants le tribut de mon admiration en applaudissant de toutes mes forces, je me retournai vers la gentille enfant :

Well, Jack has won, dis-je avec un sourire. Elle m’adressa un regard de reconnaissance pour ma