Page:Barsalou - Ryno.pdf/20

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nous pas employée à nous détacher l’un de l’autre, alors que nous sentions bien pourtant que cela était nécessaire, et que nous touchions au terme du voyage de l’amour ! Quand une affection mâle s’est vraiment établie entre nous, nous avons dû reconnaître que nous nous aimions désormais assez pour pouvoir nous quitter. Lorsqu’on en arrive à se faire ce que j’appellerai des sacrifices raisonnés, et que la prévoyance a remplacé cet état mobile et incertain des âmes amoureuses, c’est que la passion n’existe plus, c’est qu’on est arrivé à une tendresse parfaite, apanage divin des élus, mais dont nos cœurs agités ne comprennent ni la paix céleste, ni l’éternelle douceur.

Ce n’est pourtant pas sans de secrètes révoltes que je vous ai vu épouser votre femme, Ryno. — Vous étiez un être à moi,