Page:Barsalou - Ryno.pdf/52

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horizon étendu, un livre choisi, des occupations simples devaient lui suffire ; elle poétisait son isolement, elle se grandissait à ses propres yeux, elle se sentait devenir une de ces douces et pâles victimes qui passent sur la terre, une ombre sur le front.

Elle sentait bien, se disait-elle, qu’elle serait encore ardemment aimée, mais elle s’envelopperait dans sa résignation et dans ses souvenirs, vivant au milieu du monde comme n’en étant plus et marquée d’un sceau fatal. — Ce fut dans ces idées qu’elle courut cacher à la campagne, dans cette vieille maison où elle était née, la douce blessure qu’elle croyait éternelle et dont elle ne voulait pas guérir. — Elle partit parée de sa tristesse, toute pâle et comme frissonnante, quoiqu’on fût au mois de juillet. Lorsqu’elle