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Page:Barthélemy, Méry - L’Insurrection, 1830.djvu/26

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Qu’un monument de deuil et de gloire s’élève
Au sol purifié de la hideuse Grève,
Au Louvre, aux Innocens, au nouveau Parthénon,
Lieux saints qu’ont désolés le fer et le canon17 !
Là, dès le premier jour, sur la tombe grossière,
Une pieuse main jette un peu de poussière,
Et des femmes en deuil vont prier à genoux
Sur leurs fils immolés en combattant pour nous.
Oh ! sans doute, ce sol de tant de pleurs humide,
Touche plus qu’un tombeau qui monte en pyramide ;
Mais ces rubans, ces fleurs, éphémère appareil,
Tout va se dessécher sous le premier soleil ;
Il faut des monumens élargis sur la base,
Que l’œil de l’étranger contemple avec extase,
Il faut qu’en traits vengeurs l’historique burin
Cisèle un sarcophage aux quatre angles d’airain ;
Afin que dans mille ans quelque roi s’épouvante
S’il voit de son palais cette page vivante,
Ce grand jour où Paris, tricolore géant,
En passant sur le Louvre, y laissa le néant.


*


Quand l’effort d’un grand peuple a détruit un empire,
Il faut qu’après la lutte il s’arrête et respire :