Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/116

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pensée ; l’intelligence divine est l’éternelle intelligence de l’intelligence. L’acte en soi est la vie de Dieu, sa vie éternelle, et son éternelle félicité (06). L’homme s’efforce vainement de se faire une juste idée de ce bonheur de l’être parfait, éternel, et Un ; mais l’homme peut en apercevoir une fugitive image dans ces courts instants où il lui est donné, à lui aussi, de saisir, par la contemplation, l’acte de sa propre pensée et de sa propre intelligence.

Cette théodicée est acceptable dans ses traits principaux ; elle est exquise et vraie ; et quand plus tard on a défini Dieu en disant qu’il est « un pur esprit », on ne faisait que reproduire Aristote, en termes plus concis, mais moins clairs que les siens. L’acte pur de l’intelligence, c’est bien l’esprit dans toute sa pureté : et faire de Dieu l’acte pur, c’est bien en faire un pur esprit. S’efforcer de le comprendre dans son infinitude, en partant de l’âme finie de l’homme, c’est la