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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/117

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seule méthode que puisse adopter notre débile raison ; et c’est une des gloires les moins contestables de la philosophie, un des plus vrais services qu’elle ait rendus à l’esprit humain, de nous découvrir le chemin mystérieux et sûr qui peut nous conduire à Dieu, sans les insuffisances de l’instinct, ou les égarements de la superstition.

Néanmoins, dans cette exacte et belle théodicée, on a dès longtemps signalé un bien grave défaut : Admet-elle la providence ? Et si elle ne l’admet pas, qu’est-ce qu’un Dieu qui ne préside point, avec une sagesse infinie et une infinie bonté, à l’ordre qu’il a établi dans les êtres et dans les choses de l’univers ? Il est assez étrange qu’on puisse même élever de telles objections contre la doctrine d’Aristote, et que, sur un tel sujet, le philosophe se soit expliqué si obscurément que le doute soit permis. On a pu, avec la même vraisemblance, soutenir, et que la providence résulte de son système, et que, au contraire, elle en est exclue. Si Dieu, en tant qu’acte pur et pur esprit, ne pense qu’à lui seul, il ne pense plus à l’univers, quoique,