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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/127

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bien rare ; il est utile de la signaler comme un excellent exemple, trop peu suivi. Nous devons même rappeler d’autant plus soigneusement ce titre d’Aristote qu’on l’a trop souvent méconnu. A quelles invectives, à quelles calomnies, Bacon ne s’est-il pas livré, quand il accuse le philosophe d’avoir voulu égorger ses frères, comme le font les despotes de l’Orient, afin d’étouffer leur gloire au profit de la sienne ! La Métaphysique prouverait à elle seule jusqu’à quel point sont fausses ces imputations odieuses. L’accusation retomberait bien plus justement sur Bacon lui-même ; et s’il n’eût dépendu que de lui, aurait-il hésité à supprimer la mémoire d’Aristote, afin d’assurer le triomphe, plus que douteux, du prétendu Novum Organum sur l’ancien ?

Mais passons.

Pour apprécier la valeur de la Métaphysique d’Aristote, il n’est pas nécessaire d’interroger toute l’histoire ; quelques noms, pris parmi les plus éclatants, y suffisent : Descartes, Spinoza, Leibniz, Kant, Hégel. Rapproché de chacun d’eux, si le philosophe