Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/130

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fois des éclairs sublimes, et tombant, le plus souvent, dans des subtilités séniles ou dans d’extravagantes superstitions. Ce sont de nobles âmes, mais de très faibles esprits ; et Plotin est, à la fois, le plus grand d’entre eux et le moins sage.

Avec l’école d’Athènes et Proclus, après la fermeture des écoles païennes, la haute philosophie disparaît comme elles ; elle s’éclipse pour un millier d’années. La théologie la remplace, sans la faire tout à fait oublier. La longue querelle du Nominalisme et du Réalisme, portant sur la question même qui avait divisé Aristote et Platon, entretient les souvenirs de l’Antiquité, trop peu comprise. Mais, quand un moine audacieux ose tenter de sortir du dogme, pour exercer au moindre degré les droits de la libre pensée, il est ramené au giron commun par la plus implacable orthodoxie, depuis l’excommunication de Roscelin, d’Abélard, d’Amaury de Chartres, de David de Dinant, de Roger Bacon, d’Occam, jusqu’au bûcher de Jordano Bruno et de Vanini, et jusqu’à la torture de Campanella. La Métaphysique d’Aristote,