Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/131

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apportée dans les écoles de Paris dès le début du XIIIe siècle, y devait produire si peu d’effet, en face de ces terribles répressions, que l’Église, après en avoir interdit la lecture, la permit bientôt, parce que cette lecture était sans danger. Après les découvertes du XVe siècle, l’esprit moderne s’éveille au souffle de la Grèce ; mais ses premiers essais sont bien aventureux et bien désordonnés. La Renaissance, emportée par son inexpérience el son enthousiasme, n’enfante rien de durable, ni de solide. Bacon a la gloire de briser définitivement le joug de la Scholastique ; mais il ne lui est pas donné de renouer la tradition, parce que son fol orgueil le pousse à dédaigner celui qui la représentait le mieux. Bacon a rendu service à l’esprit humain en lui rappelant sa puissance, et en le conviant à la recherche indépendante ; mais s’il a fait beaucoup pour les sciences, il n’a rien fait pour la philosophie et la Métaphysique.

C’est Descartes qui reprend la tradition véritable ; et l’on pourrait presque croire qu’entre Aristote et le XVIIe siècle, il ne s’est