Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/132

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rien passé, tant l’entreprise du philosophe français ressemble à celle du philosophe ancien, tant le progrès de l’un à l’autre semble régulier et presque insensible. Tous deux tiennent une place considérable dans l’histoire des sciences ; et, si Descartes est un mathématicien de génie et un physiologiste, Aristote est un naturaliste incomparable, et un logicien, qui n’a laissé rien à faire, après lui, dans l’aride domaine qu’il a défriché le premier. les mérites se valent tout au moins ; et Aristote l’emporte par l’étendue et la variété de l’intelligence. En philosophie, les titres scientifiques ne pèsent pas autant qu’on est, en général, porté à le penser ; on peut être très savant sans être philosophe ; mais ils ont leur prix quand ils peuvent s’ajouter à des titres supérieurs. C’est ce qui justifie Descartes d’avoir déclaré que ses démonstrations philosophiques sont fort au-dessus de ses démonstrations de géométrie. Aristote ne pensait pas autrement, quand il mettait la Philosophie première à la tête de toutes les sciences, parce qu’elle leur donne à toutes le secret de leurs principes.