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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/158

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outré les théories de son maître, dans la pratique il restait fidèle à ses nobles leçons, en sachant mourir pour sa patrie ; et les vertus du citoyen semblaient grandir de toutes les erreurs de l’École. Pour l’athéisme, l’incrédulité et le scepticisme. Kant s’est encore plus abusé ; c’est depuis l’apparition de la Critique que ces fléaux se sont déchaînés sur le monde germanique, avec le panthéisme, inconséquent dans Schelling, et d’une hardiesse sans bornes dans Hégel, intelligence d’une étendue et d’une puissance extraordinaires, mais qui, en croyant renouveler Aristote, n’a guère fait que renouveler les obscurités du vieil Héraclite et celles de Spinoza. L’Idée, dans l’esprit de l’homme, a pris la place de Dieu dans la nature et dans l’univers ; dominatrice et souveraine, l’Idée règle les mondes, et elle est bien près de les créer. L’homme, devenu l’être infini, se décerne l’apothéose. Il n’y a plus qu’un chef dans l’ensemble des choses ; ce chef, c’est lui, comprenant tout, et disposant de tout. Mais ce n’est pas là précisément cette unité de commandement que demandait