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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/160

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bien ce que la Métaphysique est en elle-même, quels sont ses droits, quelle est sa place parmi les sciences, quelles sont les questions qui lui appartiennent. Sachons si l’étude de ces questions est un besoin essentiel et permanent de l’esprit humain, ou si, comme on l’a répété trop souvent, depuis Aristophane, ce n’est qu’un nuage, poursuivi par des penseurs moins raisonnables qu’obstinés.

Aujourd’hui, par ce temps de libre examen, d’indépendance et de sécurité, il serait assez inutile de réclamer pour la philosophie des droits que personne ne peut tenter de restreindre, ou qui, du moins, sont si peu menacés que les défendre, c’est paraître en douter gratuitement. Cependant, la persécution n’est pas tellement ancienne qu’il faille en perdre tout souvenir ; et quoique, selon toute apparence, elle ne doive jamais renaître, il est bon de redire, encore une fois, ce qu’est la philosophie, en présence de la théologie, qui la supprime quand elle le peut, et autant qu’elle le peut, et aussi en présence de la science, qui, pour d’autres motifs et sous d’autres formes,