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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/163

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leur premier principe, que la raison seule peut concevoir [1]. »

Nous n’avons pas à comprendre la philosophie autrement que ne la comprenait Pythagore. Pour nous, elle est ce qu’elle était pour lui, ce qu’elle sera pour nos successeurs, à savoir : la spéculation en grand, la spéculation désintéressée et systématique, circonspecte et indépendante, n’acceptant d’autres guides que la raison et la vérité. Ce qui distingue la philosophie de toutes les sciences particulières, c’est qu’elle essaye d’embrasser l’ensemble des choses. Tandis que les sciences de détail ont chacune leur sujet spécial et déterminé, comme Aristote l’a si bien vu, la philosophie a pour objet propre la totalité des êtres. C’est là tout à la fois sa force et sa faiblesse. La science peut paraître plus facile et plus exacte, quand elle est plus circonscrite ; mais, à y regarder de près, ce n’est là qu’une illusion. L’infini se rencontre dans la petitesse, aussi bien que dans la grandeur ; et une science spéciale,

  1. Iamblique, Vie de Pythagore, XII, § 58, p. 28, édition Firmin-Didot.