Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/164

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avec ses analyses minutieuses, n’épuise pas plus l’infini que ne l’épuisé la science générale, dans sa sphère sans limites. Certainement, ce que nous apprennent les sciences analytiques est très curieux, et souvent très utile. La philosophie le conteste moins que personne, puisqu’elle doit faire usage, dans une certaine mesure, de toutes les découvertes scientifiques. Mais, s’il est intéressant de connaître l’organisation rudimentale de la matière inerte, l’organisation plus compliquée du végétal, l’organisation supérieure du règne animal, dans toutes ses variétés et à tous ses échelons ; s’il est intéressant de reconstituer les annales du globe que nous habitons, de pénétrer dans les profondeurs infinies des cieux, pour y marquer, pas à pas, la marche régulière des mondes innombrables ; s’il est intéressant d’observer l’action des corps les uns sur les autres depuis l’attraction moléculaire jusqu’à l’attraction universelle, n’est-il pas d’un intérêt mille fois plus grand encore de rechercher, ainsi que nous le pouvons, l’origine de toutes ces merveilles, la cause prémière