Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/169

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même quelque chose de plus blâmable, puisque c’était au nom de Dieu qu ; on lesexerçait. Causée par les enivrements de la puissance et de la foi, cette ardeur de persécution témoigne, du moins, dans quelle estime jalouse les sociétés chrétiennes ont tenu les problèmes que la Philosophie première étudie, comme la religion. Elles voulaient, à tout prix, les interdire aux profanes ; et elles en prohibaient la discussion par des sévices atroces, dont le siècle qui a précédé le nôtre avait encore à frémir.

Parles progrès de la raison et par l’adoucissement des mœurs, la lutte a pris actuellement une autre forme. On ne peut plus frapper la personne des philosophes ; mais c’est l’esprit humain qu’on frappe d’incompétence. On consent à ce que l’homme, à l’aide des facultés qu’il a reçues de Dieu, puisse comprendre ce qu’on nomme les vérités naturelles ; mais on lui refuse de s’élever jusqu’aux vérités dites surnaturelles. Cette distinction, que n’a pas connue l’Antiquité, n’a par elle-même aucune valeur ; en tout cas, elle ne pourrait en avoir que pour les