Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/170

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croyants. Elle n’a pas de sens aux yeux de la philosophie, qui implique, avant tout, la liberté illimitée de l’esprit. A cette injonction hautaine, qui exigeait une abdication, la philosophie a répondu comme ce philosophe ancien, qui, pour démontrer le mouvement, se mettait à marcher devant ses contradicteurs. Elle n’admet qu’une seule vérité, celle que Dieu place à la portée de l’homme, en lui accordant l’intelligence ; elle n’accepte de limites que celles qu’il nous a imposées par notre propre nature. Dans ses libres investigations, elle ne tient aucun compte des obstacles que les hommes veulent parfois lui susciter. Elle ne craint que l’erreur ; mais elle ne craint, ni la lutte, ni même le martyre. Cette énergique conviction de son droit lui a réussi ; et après quatre mille ans, elle en est, dans ses rapports avec la théologie, revenue au point où, en Grèce et à Rome, elle en avait toujours été.

C’est aussi une sorte d’incompétence et d’anathème que la science décrète contre la Métaphysique. Se rapprochant ainsi de la théologie plus qu’elle ne le pense, et, probablement,