Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/171

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beaucoup plus qu’elle ne le voudrait, elle déclare que l’homme ne peut rien savoir de positif sur Dieu, sur l’âme et sur ses destinées, sur les principes et sur les causes. Elle incline à douter du libre arbitre, quand elle ne le nie pas résolument ; et elle conseille à l’esprit humain, trop orgueilleux, de laisser là des questions stériles, pour se borner à des questions bien autrement utiles et pratiques. Tout au plus, concéderait-elle que la Métaphysique peut s’occuper de la question de la méthode. Mais, comme chaque science spéciale prétend avoir des méthodes à elle, on se soucie médiocrement de la méthode générale, qui s’applique au fondement de la certitude On s’en fie instinctivement au témoignage des sens ; et même aussi, sans le remarquer, on s’en fie au témoignage de la raison, qui intervient toujours, pour une part considérable, bien que cachée, dans tout ce que font les sciences. En s’en tenant à la surface des choses, on a pour soi l’unanimité du genre humain, qui, sauf des exceptions fort rares, n’aime pas davantage à descendre dans ces profondeurs,