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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/172

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où reposent les assises de tout l’édifice scientifique et moral.

Mais, si, dans des questions de méthode et de logique, la science est d’accord avec la foule pour rester indifférente, il faut bien que la science le sache et se le dise : elle est, au contraire, en un désaccord radical avec l’humanité entière, quand elle veut étendre cette indifférence jusqu’à l’âme et jusqu’à Dieu. Les religions, les plus infimes comme les plus sublimes et les plus vraies, sont la philosophie des peuples ; et l’on peut voir, dans tout le cours de l’histoire, avec quelle invincible ténacité les peuples s’attachent et se dévouent à leurs croyances. Ils sont toujours prêts à verser leur sang pour les défendre et les conserver. Ils n’ont pas de trésor plus cher, ni de richesses plus précieuses. Ils les gardent éternellement, au milieu de toutes les défaites et de toutes les ruines ; ils les emportent avec eux dans l’exil, sur la terre étrangère ; et ils les y entretiennent à jamais, loin de la patrie, qu’ils ne doivent plus revoir. Les guerres qu’ils engagent contre des croyances hostiles, sont les plus