Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/187

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levant une révolution religieuse. Lui qui, sans faiblir un instant, défendait contre ses amis et même contre ses admirateurs la croyance à l’existence de Dieu, il n’eût pas trouvé assez de moqueries et de sarcasmes contre le pontife d’un culte improvisé sous ses yeux. dans tout le passé, on ne cite guère que l’empereur Julien, qui aurait entrepris, dit-on, de mettre la philosophie à la place de la religion. Mais ceci encore est une erreur. Bel esprit, plus rhéteur que philosophe, Julien n’a voulu que rendre la vie au Paganisme expirant. L’Église chrétienne ne lui a point encore pardonné cet effort désespéré du patriotisme. Mais la philosophie n’a rien à voir dans cette tardive restauration d’un culte suranné ; c’est la politique qui en est seule responsable, puisque la lutte s’est passée exclusivement entre les deux religions.

Ainsi le XVIIIe siècle, si ce n’est pas le calomnier que de le juger sur ses représentants les moins dignes, n’a pas été plus heureux contre le Christianisme que Julien ne l’avait été au IVe siècle. De nos jours, la religion a plutôt gagné que perdu aux attaques