Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/188

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passionnées dont elle a été l’objet dans le siècle dernier. Ce doit être là un décisif avertissement pour tous ceux qui voudraient recommencer cette aventure. Elle a contre elle la nature des choses ; et l’avenir ne lui réserve pas une victoire, qui jusqu’à présent lui a été refusée. La discussion n’en doit pas moins rester toujours ouverte, et toujours être libre, sur les sujets sacrés aussi bien que pour tous les autres ; une religion qui a déclaré que Dieu livre le monde aux disputes des hommes, ne peut pas réclamer un privilège qui la délivrerait de l’examen. La discussion, d’ailleurs, a ses limites, qu’elle ne doit pas franchir, sous peine d’y être ramenée invinciblement par la puissance publique.

Quand on veut changer les croyances religieuses de sa patrie, on doit, tout d’abord, savoir qu’une religion ne peut être remplacée que par une autre religion, et qu’elle ne l’est jamais par la philosophie. Ce n’est pas la philosophie quia succédé au Paganisme, miné par elle ; c’est la religion chrétienne. Ce n’est pas elle non plus qui, pour une bonne partie de l’Europe, a succédé au Catholicisme ;