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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/190

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facile, si l’on ne consultait que l’intérêt commun ; mais, des deux parts, les passions interviennent, et rendent la paix impossible, quelque avantageuse et quelque sage qu’elle serait. La philosophie se flatte, avec toute raison, d’être plus pure, et d’atteindre plus directement la vérité ; la religion ne peut éviter le mélange d’éléments multiples et hétérogènes, comme l’est la vie des peuples qui l’embrassent. Mais la religion est infiniment plus puissante, et, par ce motif, plus agressive, tant que les peuples mettent à son service les forces immenses dont ils disposent. Pourtant, la religion n’est pas tellement sûre d’être sans mésalliance que, souvent, elle ne doive accomplir elle-même l’office qu’elle interdit impitoyablement à la critique ; elle fait un choix dans les documents qu’elle emploie, excluant les uns et retenant les autres. Les conciles bouddhiques s’y sont repris jusqu’à trois fois pour changer et arrêter le canon de la « Triple Corbeille », avant d’en fixer la forme définitive. Les conciles chrétiens, et notamment celui de Nicée, ont fait des éliminations analogues