Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/211

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Loin que ce retour réfléchi soit une diversion et un obstacle, c’est, au contraire, un secours puissant et indispensable pour les sciences. Sans cet auxiliaire, elles ne feraient, pour ainsi dire, aucun progrès ; et puisque, dans toutes les sciences autres que la Métaphysique, l’esprit s’observe sans en avoir toujours la conscience expresse, les sciences ne peuvent refuser à la Métaphysique de faire directement et plus largement ce qu’elles font, elles aussi, dans une mesure moindre et d’une manière indirecte.

Quant à soutenir que la science ne s’acquiert que par la sensation, c’est une erreur si vieille, et si souvent réfutée, que ce serait perdre son temps que d’y insister de nouveau. Les savants qui y croient encore, s’il en est, n’ont qu’à demander à une science des mieux faites, à l’astronomie, ce qu’elle en pense. « L’astronomie, qui, parla dignité de son objet et par la perfection de ses théories, se vante d’être le plus beau monument de l’esprit humain et le titre le plus noble de l’intelligence, se fait gloire de n’être plus séduite par les illusions des